VIVANTE

Publié le par Aurélie LE GALL

Chaque muscle de mon corps était douloureux, la peau de mon visage et de mes bras me brûlait, la mort ne pouvait pas faire aussi mal… Ne parvenant pas à ouvrir les yeux je tentais de bouger mes doigts, je fus soulagée de voir que je pouvais les remuer, mais je me sentais si lourde ! Je me souvenais de tout ce qui s’était passé, la tempête, le crash… Je m’étais endormi et puis le trou noir ! Comment avais-je pu m’en sortir ? Une fois endormie le courant avait du me porter.Mon gilet de sauvetage m'avait sans doute sauvé la vie...
        Aux prix de gros efforts je parvins à ouvrir les yeux et regarder devant moi, éblouie par une lumière intense je dus les refermer aussitôt, mais où étais-je ?

Après plusieurs tentatives, ma vue s’habitua à la luminosité, et je distinguai une plage de sable blanc, magnifique mais déserte.

J’avais mal à la tête, mes bras étaient écarlates, il faisait très chaud car le soleil était à son zénith. Il fallait que je réussisse à bouger pour ne pas être victime d’une insolation. Je vis alors que j’avais les jambes immergées, ce qui expliquait cette impression de pesanteur dans le bas de mon corps, mes membres étaient engourdis, je devais être dans cette position depuis des heures ! Il me fallut de longues minutes avant de pouvoir soulever mon buste. 

Assise, je découvrais tout ce qui m’entourait, un paysage de carte postale, cocotier, mer turquoise, sable immaculé… Mais j’étais seule, aucune trace de l’avion ou des autres passagers, c’est comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve. Mes jambes ne me portaient plus, épuisée par les efforts fournis cette nuit, je dus ramper pour atteindre l’ombre d’un arbre. Ce n’est qu’à cet instant que je me rendis compte de la situation et je fondis en larmes ! Je ne reverrais peut-être plus jamais ma famille, mes amis. Je ne connaissais rien à la survie (à part ce que j’avais pu lire ça et là), je ne tiendrais pas longtemps seule en milieu hostile !

Je devais me ressaisir ! Je m’aperçus que mon sac et mon étui avaient tenu bon, et dans un élan d’espoir je fouillais à la recherche de mon téléphone portable, quand je le trouvais enfin, des gouttes d’eau s’en échappèrent, il était hors d’usage. Quelle sotte ! Pourquoi ne pas avoir songé à le mettre dans la pochette étanche?

« Reste calme ! » Me disais-je.

De toute façon je n’aurais certainement rien capté à cet endroit…

Je devais établir mes priorités, ce qui était indispensable à ma survie : TROUVER DE L’EAU. Je me souvenais qu’il ne fallait pas abuser du lait de coco, celui-ci étant laxatif, mais je cassais cependant une noix et ne bus que la quantité nécessaire pour me réhydrater, cela me redonna un peu d’énergie et je réussis à me lever, même si ma stabilité était encore toute relative…

La plage était bordée d’une forêt dense, malgré mes appréhensions il fallait que je m’y aventure afin d’y trouver une source d’eau.

À chacun de mes pas je devais regarder autour de moi pour vérifier qu’aucun serpent ou araignée ne me barrait le passage, j’avais survécu à une tempête ce n’était pas pour mourir d’une morsure !

La chaleur moite me faisait transpirer et mes vêtements, déjà humides, me collaient à la peau, je me sentais sale, mes cheveux formaient une masse compacte, agglutinés par le sel. Il n’y avait que quelques heures que j’étais perdue et je ressemblais certainement déjà à une sauvageonne !

Après plusieurs minutes de marche j’arrivais au bout de la forêt, sur une nouvelle plage, et je n’avais rien trouvé pour me désaltérer… J’étais donc sur une île. Ne me décourageant pas je fis demi-tour et m’enfonçais à nouveau dans la végétation mais cette fois vers un autre côté de façon à quadriller les lieux.

Au milieu de mes fouilles je décidais de m’octroyer une petite halte bien méritée. C’est là que je me sentis observée, voilà que je délirais maintenant ! En tendant l’oreille, j’entendis un léger bruit (comme si quelqu’un froissait des feuilles mortes, mais en plus discret).

Intriguée, je me levais et m’approchai du bruit qui venait d’un buisson en face de moi, c’est là que je les vis : Ses yeux d’un noir incomparable étaient plongés dans les miens… Ce fut le deuxième choc de la journée ! Je savais maintenant que je n’étais pas seule sur cette île, mais était-ce une bonne nouvelle…

En une fraction de seconde ils avaient disparu, j’étais ébahie par la beauté de ce regard, figée sur place, comme envoûtée ! C’était un regard masculin sans aucun doute, ce que je ne saisis pas c’est la vitesse à laquelle il était parti, sans même émettre un seul bruit… Ce n’était pas possible, je divaguais, toutes ces émotions m’avaient rendu folle…

 

 

Publié dans Chapitre

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