TURBULENCES

Publié le par Aurélie LE GALL

Je fus brutalement tirée de mon sommeil par de très fortes secousses, encore à demie endormie j’eus quelques difficultés à réaliser où je me trouvais.

La voix du pilote me ramena à la réalité !

« Mesdames, Messieurs, nous entrons dans une forte zone de perturbations, une tempête que nous pensions pouvoir contourner a brusquement dévié de sa trajectoire, nous n’avons d’autres choix que de la traverser. Veuillez nous excuser par avance pour l’inconfort de nos manœuvres. Nous vous recommandons dès à présent d’écouter avec attention les consignes de sécurité qui vont vous être expliquées par le personnel de vol. Merci. »

Bizarrement je ne paniquais pas… J’étais concentrée, écoutant avec attention la démonstration du matériel de survie, sachant que nous survolions l’océan pacifique je me focalisais sur l’emplacement du gilet de sauvetage (sous le siège).

Assises à l’arrière de l’avion, les secousses devenaient de plus en plus impressionnantes ! Je sentis bien le changement de cap, mais les efforts du pilote n’y changeaient rien nous étions toujours très remués !

C’est alors que nous entendîmes un énorme grondement suivi d’une sorte de grincement sinistre. Un vent de panique inonda l’habitacle, toujours aussi calme je gardais toute mon énergie afin de réfléchir et d’observer ce qui se passait autour de moi.

Une des hôtesses décrocha un combiné situé derrière moi (sans doute pour que moins de passagers ne le remarquent), la peur que je lus dans ses yeux me fit frémir. Elle fit signe à ses collègues qui s’assirent et s’attachèrent solidement. Nous entendîmes alors une voix :

« Mesdames, Messieurs, l’un des réacteurs est hors d’usage, et l’aile gauche est endommagée, nous n’avons d’autre choix que de descendre notre altitude afin de passer sous les nuages… Il y a de très fortes chances pour que nous soyons dans l’obligation de tenter un amerrissage ! Surtout gardez votre calme, nous vous conseillons de vous attacher et de revêtir le gilet situé sous votre siège ! Courage ! Merci ! »

Je fermais les yeux pour me remettre les idées en place, je revêtis mon gilet, je pensais à mes parents que j’avais à peine embrassé avant de partir, à ce que je voulais dire à Stef, à cette journée maudite… Depuis ce matin je sentais que quelque chose allait se produire, après ma conversion avec mon ami et sa lettre, il me semblait que rien de pire ne pourrait survenir ! Je m’étais trompée, j’allais peut-être mourir à l’aube de mes dix-huit ans. Je fus soulagée que mes parents n’aient pas voyagé à mes côtés, ils étaient sains et saufs ! J’avais besoin de positiver, les circonstances l’exigeaient si je ne voulais pas perdre mes moyens ! Maintenant que j’y prêtais attention autour de moi j’entendais des pleurs, des cris, des adieux, des « je t’aime »ces instants parurent si longs…

La descente fut brusque, bien plus rapide que pour un atterrissage, puis l’appareil pencha du côté gauche, bien attachée j’étais quasiment à la verticale de certains passagers ! Je m’agrippais à mon siège attendant l’impact.

Tout ce passa très vite : j’eus la sensation que l’avion entrait dans un mur, ma ceinture m’empêcha d’être projetée vers l’avant ! Je compris que nous avions touché l’eau, et je mis en pratique tout ce à quoi j’avais réfléchi depuis le début des turbulences : je me détachais, vérifiais que mon sac était enroulé autour de ma taille, que mon appareil était attaché à ma ceinture, gonflais mon gilet de sauvetage, poussais la porte qui se trouvais à ma droite, et qui s’était ouverte sous le choc, tout cela en moins de trente secondes, sans prendre le temps de regarder ce qui se passait autour de moi !

Une fois sortie, je pensais que tout s’arrangerait, mais malheureusement la tempête se déchaînait au-dessus de l’océan ! Je me mis à nager aussi rapidement que je le pouvais car je risquais d’être attirée vers le fond entraîné par l’avion qui sombrait (finalement les films « catastrophe » m’avaient appris quelque chose !!!).Excellente nageuse, je pus, m’éloigner suffisamment pour échapper à la noyade !

                  Je fus soudain stoppée dans ma course folle, choquée par le silence, j’étais seule, plus aucun bruit, seulement celui des vagues et du vent. Il faisait nuit et froid, bien que je fusse sous les tropiques, sans doute était-ce dû à la tempête. Les efforts que j’avais fournis pour survivre m’avaient épuisé, la faible température engourdissait mes membres, je devais bouger le plus possible. Après quelque temps, mes mouvements se ralentirent, mes paupières étaient lourdes, je ne sentais plus mes doigts, je ne parvenais plus à réfléchir… Je me laissais aller au sommeil…

Publié dans Chapitre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> Déjà fini! Pas mal on a l impression que c un rêve (quoique plutôt un cauchemar), vu qu elle ne panique.Vite la suite j aime beaucoup, c est simple fluide.<br /> Continue<br /> Bonne inspiration<br /> Samystere<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> Merci pour tous ces compliments, j'espère que la suite te plait!<br /> <br /> <br />